«En avril, ne te découvre pas d’un fil» : le problème de la fast-fashion en 2023
La fast-fashion est une pratique qui a des conséquences néfastes sur la planète et les travailleurs du secteur textile. Alors que les revenus des Français diminuent (stagnation des salaires face à une inflation considérable sur les produits du quotidien), la fast-fashion ou tout du moins l’habillement hyper-discount devient une solution d’économie pour les foyers.
La fast-fashion est devenue une des industries les plus polluantes au monde. Selon l’Agence de Protection de l’Environnement des États-Unis (EPA), la production d’un kilogramme de coton nécessite en moyenne 20 000 litres d’eau. Les matériaux synthétiques utilisés dans la fast-fashion, comme le polyester, ne sont pas biodégradables et produisent des microplastiques qui polluent les océans et les sols. De plus, la production de ces matériaux synthétiques est énergivore et émet des gaz à effet de serre, environ 23kg pour 1kg de coton contre 1,5kg pour 1kg de coton recyclé (Pulse of Fasion Industry – 2018).
La fast-fashion, à toute vitesse vers un mur social et environnemental
Le rythme effréné de production de la fast-fashion encourage également le gaspillage. Les vêtements sont produits en grande quantité, souvent dans des conditions de travail précaires, et sont vendus à des prix très bas pour inciter à l’achat impulsif. Les vêtements sont portés seulement quelques fois avant d’être jetés, augmentant ainsi la quantité de déchets textiles produits chaque année. Selon une étude menée par l’Ademe, les Français jettent en moyenne 12 kg de textile par an.
L’alternative durable : pas parfaite, mais beaucoup mieux
À l’inverse, la mode durable propose une alternative plus écologique et éthique. Les vêtements durables sont produits dans des conditions de travail justes, en utilisant des matériaux respectueux de l’environnement et en encourageant la production locale. Les vêtements sont également conçus pour durer, avec une attention particulière portée à la qualité et à la durabilité des matériaux. Selon Eco TLC, les vêtements durables sont portés en moyenne 50% de plus que les vêtements de fast-fashion.
En définitive, la fast-fashion représente un véritable enjeu environnemental et social. Les coûts cachés de cette pratique sont considérables : pollutions, gaspillages, conditions de travail précaires et exploitation des travailleurs. Face à ces constats, il est important de repenser notre mode de consommation pour privilégier des vêtements durables, éthiques et respectueux de l’environnement.
Le choix du consommateur a un impact direct sur les pratiques des entreprises. Il est donc essentiel de se poser les bonnes questions avant d’acheter : où et comment sont fabriqués les vêtements que j’achète ? Sont-ils issus de pratiques durables et éthiques ? C’est en faisant ces choix éclairés que nous pourrons contribuer à un monde plus juste et plus respectueux de la planète.
Lecture universitaire ou études sur le sujet :
Fashion Revolution, « The True Cost of Fashion », 2019
WRAP, « Valuing Our Clothes: The Cost of UK Fashion », 2017
Ellen MacArthur Foundation, « A new textiles economy: Redesigning fashion’s future », 2017
Water Footprint Network, « Water Footprint Assessment Manual », 2011
Greenpeace, « Destination zéro toxique pour la mode », 2021
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