Soleil et pluie, beau temps de mars : regard sur la sécheresse de 2023
« Soleil et pluie, beau temps de mars » : ce dicton, qui signifie simplement que mars est un bon mois pour commencer les plantations, n’est plus très vrai. A l’inverse, le manque de pluie en mars qui impacte les cultures d’été, lui, est toujours d’actualité.
Avec le changement climatique, la météo a changé : d’année en année, l’impact est de plus en plus significatif et ressenti par les agriculteurs, comme par chacun : les sécheresses dominent le calendrier.
Sécheresse en sécheresse : la pluie ne suffira pas
Testons vos connaissances : connaissez vous les trois années les plus sèches que la France ait connu depuis 1959 (première année des mesures) ? Par réflexe, beaucoup pensent à 1989 : avec 22 jours consécutifs “sans pluie” (moins d’un millimètre en moyenne sur le pays) qui a été beaucoup mis en avant en son temps.
C’est pourtant une mauvaise réponse. Sur le podium, on retrouve en première position la toute fraîche année 2023, avec 32 jours dits “sans pluie” consécutifs, entre le 21 janvier et le 20 février inclus.
Le précédent et triste record datait alors de 2020, avec 31 jours sans pluie entre le 17 mars et le 16 avril.
De manière générale, la quasi intégralité des mois sont déficitaires en pluie depuis août 2021 : sur 31 mois, seuls 3 mois n’ont pas été déficitaires : nous traversons actuellement l’une des périodes les plus sèches depuis le début des recensements.
Les nappes touchent le fond
A l’échelle française, les sécheresses consécutives fragilisent très dangereusement le niveau des nappes phréatiques : au mieux, celles-ci sont « au niveau de la moyenne ». Trois terrains à grande capacité sont à des niveaux très bas, et la majorité sont sous la moyenne.
En conséquence et dès début mars, 4 départements sont déjà en alerte renforcée sécheresse et 1 en vigilance.
Cela se traduit pour les habitants et professionnels de ces départements par de très fortes réductions de l’utilisation d’eau : les prélèvements sont réduits, les activités impactant les milieux aquatiques sont interdites. Les agriculteurs voient une réduction de 50% de leur droit de prélèvements en eau, et les espaces verts, privés comme publics, ne sont plus arrosés. De tels niveaux sont usuellement atteints à des périodes plus proches de l’été.
L’avenir s’annonce complexe : l’impact de chaque sécheresse se ressent sur l’année en cours mais aussi sur l’année suivante. Avec un déficit plus en plus élevé des nappes phréatiques, il est probable que de nouvelles limitations s’imposent avec le temps pour permettre la pérennité de secteurs prioritaires, comme l’alimentation.
Sources : Météo-France, Ministère de l’écologie, Gouvernement, BRGM