En attendant le premier ministre…
A l’heure où le nom du prochain premier ministre se fait attendre, nous pouvons au moins nous interroger sur la « nouvelle méthode » qu’Emmanuel Macron veut mettre en place, et que ce premier ministre, quel qu’il soit, devra endosser.
Un des premiers indices est la réunion qui s’est tenue le mercredi 4 mai dernier, à l’Élysée, et qui a réuni une dizaine d’experts, dont Jean Jouzel, ancien vice-président du Giec, Valérie Masson-Dermotte, coprésidente du groupe n°1 du Giec, Jean-Marc Jancovici, président de The Shift Project, Hervé Le Treut, climatologue et professeur à l’École polytechnique, Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil pour le Climat, Morgane Nicol, directrice au think tank I4CE, Monique Barbut, présidente de WWF France, Céline Guivarch, économiste au HCC, et Wolfgang Cramer, écologue et géographe au CNRS.
Cette réunion visait à réfléchir à « la mise en œuvre de la planification écologique ».
Ce préalable à la désignation d’un premier ministre est entièrement inédit. Il dit assez que ce dernier devra mettre en musique à un programme pré-déterminé, et qu’il s’appuiera sur des conseils d’experts scientifiques. Sa désignation ne répond plus à des impératifs politiques de représentation de partis ou de courants d’idées diverses.
Le premier ministre est désormais en charge d’une opérationnalité de l’action, et au Président revient la définition d’un horizon, de l’objectif de long terme, en même temps qu’il assume entièrement la fonction politique de synthèse, et symbolique d’unité de la nation. En quoi l’on retrouve un fonctionnement plutôt gaullien de la République.
Il apparaît que c’est bien là une nouvelle méthode de gouvernement, et même de gouvernance, qui fait retour aux sources de la cinquième République.