Le soja importé d’Amérique n’est pas une fatalité
La France, pays agricole s’il en est, est pourtant en déficit grave de protéines d’origine végétale destinées aux aliments d’élevage.
Elle importe un bon quart, et près de la moitié des matières riches en protéines, sous forme de tourteaux de soja, principalement en provenance du Brésil et de l’Argentine.
C’est un non-sens écologique, puisque nous sommes, indirectement mais réellement, responsables de la déforestation en Amazonie.
C’est aussi un enjeu de souveraineté nationale. L’épidémie de covid-19, et les multiples blocages dans les chaînes d’approvisionnement qu’elle a entraînés, sont passés par là.
Dans le cadre du plan « France relance » – à 100 milliards d’euros –, la France a mis en place une stratégie visant à permettre aux éleveurs d’améliorer leur autonomie, et à « encourager les Français à augmenter leur consommation de protéines végétales, pour répondre aux nouvelles recommandations nutritionnelles. »
Bretagne et Pays de la Loire en première ligne
La Bretagne et les Pays de la Loire représentent le premier bassin d’élevage du pays. Elles sont naturellement en première ligne pour tirer parti de ce plan. Et cela ne date pas d’hier, car elles ont en 2012 lancé un vaste programme de recherche, baptisé SOS Protein. Il a permis de tester de nouvelles plantes fourragères, mais aussi de mobiliser les éleveurs. Aujourd’hui, 73% d’entre eux sont prêts à jouer le jeu, en produisant :
• des pois, lupins, et féveroles (genre de légumineuse, de même famille que la fève) ;
• des fourrages riches en protéines, à base de luzerne.
Les pôles de compétitivité Vegepolys Valley (Angers) & Valorial (Rennes) ont mené sur ce sujet un travail de longue haleine, qui va maintenant entrer dans une phase opérationnelle très active.